Dimanche 10 septembre, 15h, La Passerelle
Représentation théâtrale de « l’Atelier » par la Cie Dubôtéât’
Quelques mots pendant que vous attendez sagement assis. D’abord, merci d’être là. Nous vous attendions depuis longtemps. Nous avons failli ne pas être au rendez-vous. Nous avons commencé à travailler cette magnifique pièce il y a maintenant 5 ans… L’Atelier est là, présent dans nos vies depuis tout ce temps. Quelle formidable aventure ! Nous sommes bercés par cette histoire, elle est devenue la nôtre. Au milieu de la pandémie, de nos vies joyeuses ou douloureuses, les acteurs ont avancé ensemble avec force et détermination, avec peur et légèreté, avec rire, tristesse, fatigue, maladies, décès… la vie simplement, notre vie.
L’Atelier de Jean-Claude Grumberg est une comédie, parce que la tragédie qui s’est déroulée est finie avant que la pièce ne commence. Les acteurs ont fait de cet atelier un espace intensément et profondément humain.
Au-delà de la dimension autobiographique de l’oeuvre, de son aspect historique, la portée de ce texte est sans limite. Cette pièce est une ode à la vie. A la vie qui malgré les atrocités de la guerre continue grâce aux femmes, travailleuses, mères, célibataires, épouses…
Les ouvrières de cet atelier nous font partager leurs rêves, leurs rires, leurs chansons, leur quotidien, tellement vrai et sensible. Jean-Claude Grumberg nous rappelle que l’absence est insupportable et l’oubli impossible. Il est le plus drôle des auteurs tragiques.
La pièce s’articule en dix tableaux qui vont de 1945 à 1952. En 7 années, la vie qui est à reconstruire avance, et elle avance vite. Elle porte en elle la mémoire de la guerre. La liberté retrouvée et l’espoir d’une vie meilleure sont présents tout au long de la pièce. L’auteur nous livre ses souvenirs avec son regard d’enfant sur les femmes et les hommes de l’atelier de confection où travaillait sa maman.
La première phrase de la pièce est : « Ma sœur aussi ils l’ont prise en 43… » et la dernière est : « Ta gueule ! » entre ces deux répliques, écoutez, regardez, entrez dans notre Atelier, prenez du bon temps, la porte est ouverte …
Dubôtéât est une troupe qui a la particularité de fédérer des comédiens issus de diverses troupes amateurs du pays rochefortais. A son origine, il y a eu « L’Enorme Tragédie du Rêve » (2005-2008), théâtre choral et muet né de l’imagination de Fred Renno. Puis l’association s’est constituée en tant que telle, et ce fut « Le Malade Imaginaire » (2009-2013), ce grand texte de Molière que nous avons relevé le défi de jouer à 20 comédiens, et enfin « Zima » (2014-2017), où nous avons mêlé des chansons à un jeu choral et muet, toujours sous la houlette de Fred Renno, rejoint par Sammy Pelgris pour cette dernière aventure.
Après cette troisième création, nous avons finalement décidé de monter L’atelier. Ce texte mêlant la gravité et la légèreté, la profondeur et l’humour, est celui d’un dramaturge contemporain, support de travail qui n’avait encore jamais été utilisé par notre troupe, de même que nous n’avions jamais tenu un rôle avec un personnage très dessiné d’un bout à l’autre de la pièce.
Géry Defraine nous a rejoints pour mettre en scène ce texte, et nous a dirigés avec une incroyable patience, mais aussi avec un formidable talent et une grande finesse.
Merci à lui d’avoir cru en nous, merci pour sa persévérance aussi, car nous avons rencontré bien des obstacles sur le chemin de cette création.
Merci de votre présence, et bon spectacle !
Entrée libre
